Les dangers de la rivière !!
Un barrage qui se franchit sans danger en été ......
...... peut être mortel au printemps !!
Le CKC-ST-SEURIN rappelle qu'il faut toujours se renseigner auprès de professionnels ou de connaisseurs avant de se lancer sur un parcours en canoë ou avant de traverser un barrage (à pieds ou en canoë).
Amis pécheurs, promeneurs ou nageurs, faites attention s'il-vous-plaît !
Les moniteurs et kayakistes du club formés à la sécurité en rivière se feront un plaisir de vous renseigner et de vous sensibiliser sur les dangers de notre rivière !
Les barrages – Nature du danger
Les barrages figurent sur les cartes IGN au 1/25000 sous forme d’un trait noir barrant le tracé du cours d’eau.
Un barrage est un ouvrage qui fait obstacle sur la rivière. Son rôle est de créer une dénivellation entre l’amont et l’aval. Cette dénivellation est exploitée sur " l'Isle " depuis l’antiquité
pour faire fonctionner un moulin ou créer un bief navigable en amont. Sur notre rivière coexistent donc des barrages de taille et de conception très variées.
Un ralentissement du courant annonce le bief amont d’un barrage. Les barrages de conception ancienne peuvent se limiter à une chaussée ou un seuil. Ils fonctionnent par surversement et engendrent des
rappels à leur pied.
On retiendra que s’approcher trop près d’un barrage par l’amont expose à un dessalage et une aspiration dans un siphon ou contre une grille, voire à une aspiration dans une vanne lors de son ouverture. Le courant d’amont peut être assez fort pour attirer dans une vanne ouverte.
Franchir un barrage expose à une capture dans un rappel, au coincement dans un radier, à l’embrochage sur une ferraille.
Les contre-courants en aval peuvent entraîner une embarcation vers le pied du barrage avec capture dans un rappel : après rembarquement ne pas
s’approcher du pied de barrage, mais s’éloigner rapidement.
Les crues de l'Isle, reconnaisablent par des berges submergées, des eaux terrreuses, un fort courant, des épaves flottantes (branchages), aggrave ou démasque le risque mortel d’un barrage.
Le rappel
L’eau est émulsionnée et perd son pouvoir porteur : Il est impossible de se maintenir à la surface ou de nager vers l’aval. La victime suffoque, est roulée, désorientée, contusionnée par les chocs contre le radier.
L'eau du rappel émulsionnée contient de l'air et sa densité est très inférieure à 1, c'est de l'eau blanche. En conséquence elle porte mal, le bateau est moins bien porté dans ses lignes et se retourne plus facilement, le nageur n'est plus porté et sa nage n'est plus efficace même avec un gilet. Une noyade, même sans rappel marqué vers le pied de la chute, est tout à fait possible !
Le nageur en difficulté peut se protéger en s’aggrippant à son embarquation (équipée de réserves de flottabilité). L’eau est évacuée par le fond, mais la présence d’un radier fait de blocs de pierre ou de béton interdit habituellement cette issue.
Pour un pagayeur, le rappel est la principale cause de noyade en rivière.
Un rappel est reconnaissable à ses eaux émulsionnées (écume, mousse) et aux divers objets flottants qui y sont retenus. Il peut être bordé par des contre-courants qui attirent vers la chute
d’eau.
Même si le dénivelé est faible, le danger peut être mortel et justifie la prudence.
Franchir un barrage n’est en aucun cas un exploit !
Le saut de barrage ou la circulation piètonne sur barrage est prohibé si le moindre rappel se présente ou si l'eau est émulsionnée (blanche) au pied du barrage, ou pour tout autre raison laissant planer un doute.
L’abstention, si l'on n'est pas sûr à 100% des bonnes conditions de franchissement, est la solution impérative.
Lors d’une tentative de sauvetage, un secouriste pénétrant dans un rappel doit être soigneusement/solidement encordé et assuré par un équipier placé plus en aval.
L'importance du débit
1 Lorsque le barrage est en pente (déversoir), l’eau s’écoule normalement en bas de la chute et il n’y a pas de risque quand le débit est faible.
2 Le même passage peut devenir dangereux lorsque la rivière est en crue ou en hautes eaux bien que la différence de niveau entre l'amont et l'aval soit plus faible. L'eau ne s’écoule vers
l’aval qu’en partie basse. Un courant de surface ramène inexorablement le nageur de surface vers l’amont, c’est le rappel et le risque de noyade est important.
Aménagement des barrages
Souvent dangereux et infranchissable, le barrage est l'obstacle le plus courant lors d'une descente de rivière.
Aujourd'hui, on a du mal à comprendre pourquoi l'on a pas pu encore concilier l'aménagement des barrages assurant la régulation du niveau de la rivière avec la sécurité des usagers empruntant
celle-ci.
La régulation du niveau d'eau dans le lit majeur d'une rivière ne devrait en aucun cas affecter la sécurité des embarcations empruntant celle-ci.
Des modifications sont à coup sûre envisageables. Il faut seulement un peu d'imagination et surtout une volonté politique.
Il en serait triste de constater que les accidents mortels sur les barrages ne soient pas toujours suivi d’effets.
Les dangereux barrages pourraient pourtant être aménagés sans frais excessifs pour assurer le libre passage des embarcations.
En effet, à défaut de revoir complètement leur conception, l’adjonction d’une rampe de passage des bateaux vers l’aval est possible lorsque la notion de propriété rend l’aménagement d’une glissière
difficilement envisageable ou trop coûteuse. Celle-ci permettrait non seulement de diminuer considérablement leur dangerosité mais aussi d’atténuer l’effet d’érosion et d’affouillement
survenant au pied du barrage.
Les figures ci-dessous montrent ce qu’il est possible de faire sans remettre en cause les installations existantes.
Proposition de modification et adaptation d’une rampe glissière positionnée sur le coté de la rivière en rive gauche ou rive droite. L’utilisation d’un caisson étanche permettrait d’éviter la coûteuse modification sur le radier, la glissière s’adaptant naturellement au niveau aval.
(les rampes glissières sont disponibles en kit chez les fournisseurs spécialisés)
Réglementation
La Loi no 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques complète l'article L. 211-3 du code de l’environnement. Celui-ci impose une signalisation des ouvrages pour la sécurité
des engins nautiques non motorisés ainsi que la mise en place, d'un aménagement adapté permettant leur franchissement ou leur contournement. La publication des décrets d'application de la loi
confirme cette avancée dans la prévention du risque mortel que représentent les barrages pour les pratiquants des activités nautiques.
La Directive cadre européenne sur l'eau, en instaurant une obligation de résultats sur la qualité de l'eau pour 2012, favorise les projets de destruction d'ouvrages désaffectés ou interdisant le
passage aux poissons migrateurs. Des actions concertées des usagers de la rivière devraient permettre de faire sauter quelques "points noirs" nautiques.